Z comme Jean Zay

JEAN ZAY, UN ORLÉANAIS AU PANTHÉON 

Jean Zay. Source de la photo : Festival de Cannes 1939

Tacatacatac. Jean Zay a juste le temps de crier Vive la France et s’écroule abattu par une rafale de mitraillette. Celui qui fut le plus jeune ministre de l’Éducation nationale de France et même du monde selon la presse américaine, est assassiné par des miliciens subalternes au moment même où se déroule la bataille de Normandie pour la Libération de la France. Ils ont perpétré leur forfait sur injonction de Joseph Darnand, secrétaire d’Etat au Maintien de l’ordre du maréchal Pétain. Ce qui est sûr c’est que la haine d’une extrême droite antirépublicaine et antisémite parvenue aux affaires avec le régime de Vichy l’avait condamné par avance. Un écrit de jeunesse, à propos du drapeau français, un pastiche rédigé dans un contexte privé du type « à la manière de » a servi de chiffon rouge pour signaler Jean Zay dans les années trente puis dans la presse collaborationniste comme un homme à abattre. Faussement accusé pour désertion aux armées en 1940, Jean Zay, comme Dreyfus, subit, en sus de la prison, la dégradation militaire. Encore aujourd’hui il, s’est trouvé dans les rangs d’organisations d’anciens combattants des gens pour s’insurger contre l’entrée au Panthéon de Jean Zay. C’est la persistance d’une volonté de nuire à la mémoire d’un homme qui a servi la France avec d’abnégation et courage alors que d’autres la livraient aux nazis.
En jetant le corps dénudé, sans alliance au doigt, dans un trou rocheux et en faisant exploser du plastic pour provoquer un éboulement et masquer ainsi leur forfait, les tueurs pensaient faire disparaître à jamais dans les profondeurs de l’oubli le souvenir de Jean Zay. Ils ont en partie réussi. Jean Zay disparu, il est vite oublié malgré la parution en 1946 de Souvenirs et solitude, grand essai de méditation personnelle écrit en prison dans lequel il évoque le passé récent mais aussi sa vision de l’avenir. Quatre ans après sa mort, après une rocambolesque traque, l’assassin principal est capturé et passe aux aveux.  Mais, par divers atermoiements juridiques consternants, le procès n’a lieu que cinq ans plus tard seulement. C’est dire que le souvenir de Jean Zay s’est étiolé encore un peu plus. Comme le soulignera Patrick Penot, Jean Zay était « dans un angle mort de la mémoire nationale ». En 1969, une thèse de doctorat soutenue par Marcel Ruby est publiée avec une préface de Jean Droz professeur à la Sorbonne. C’est la première biographie consacrée à Jean Zay. L’ouvrage est d’importance mais la mémoire de Jean Zay est encore confidentielle. Et pourtant quel parcours avant son entrée au gouvernement !  Après avoir fondé une revue littéraire Le Grenier en compagnie de Roger Secrétain, futur maire d’Orléans, l’avocat Jean Zay est inscrit à 24 ans au barreau d’Orléans. Militant actif du parti radical il est élu de la 1ère circonscription du Loiret en 1932 tout en ayant subi les violentes attaques antisémites publiées dans Le journal du Loiret. Il est brillamment réélu en 1936 et l’année suivante en mars 1937 il devient conseiller général d’Orléans nord-est, circonscription à laquelle il restera très attaché.
Une association Les Amis de Jean Zay se constitue dès 1946 et organise diverses manifestations et colloques pour faire connaître l’œuvre immense de Jean Zay dont la carrière en tant que ministre de l’Éducation nationale, très longue pour l’époque (39 mois) s’est poursuivie sous plusieurs gouvernements issus du Front populaire jusqu’à sa démission en septembre 1939 pour s’enrôler sous les drapeaux. Au cours de son mandat de ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, Jean Zay est en relation avec divers secrétariats ou sous secrétariats d’État lui permettant de coordonner l’enseignement, la jeunesse et les sports, les loisirs, et la recherche scientifique. Bref, il pilote une politique d’ensemble. Il est le ministre de « l’intelligence » et de la culture pour tous. Le déclenchement du conflit avec l’Allemagne a interrompu plusieurs grands projets en cours d’examen au Sénat : projet de réforme de l’enseignement, projet de loi sur le droit d’auteur et le contrat d’édition, projet créant l’École nationale d’administration, projet de statut du cinéma français. Le festival de Cannes, décidé en 1938 et programmé du 1er au 20 septembre 1939 est ajourné.
Le président François Hollande a décidé que Jean Zay avait sa place au Panthéon aux côtés de trois personnalités de la Résistance. Jean Zay est panthéonisé le 27 mai 2015.
Non loin du lycée polyvalent Jean Zay (ancien collège de jeunes filles désigné ainsi dès 1947) se trouve une grande avenue, entre le Boulevard Marie Stuart et la rue du Faubourg Saint Vincent, qui porte le nom de Jean Zay. Elle a été inaugurée par François Mitterrand le 20 juin 1994.


À l’initiative du Cercle Jean Zay, association dont les filles de Jean Zay, Catherine Martin et Hélène Mouchard-Zay sont membres actives, s’est déroulé à Orléans le Festival de Cannes 1939 (12 au 17 novembre 2019) avec la même programmation que celle initialement prévue.

Le bilan impressionnant d’un grand ministre, le quatrième mousquetaire qui fait suite à François Guizot, Jules Ferry et Victor Duruy

  • Prolongation de la scolarité jusqu’à 14 ans et création des classes de fin d’études (loi du 7 août 1936)
  • Création de classes primaires uniques dans les écoles et suppression des classes primaires dans les lycées
  • Création d’une 6e d’orientation dans les lycées
  • Réorganisation de l’enseignement du second degré (arrêtés du 23 mars et 11 juillet 1938)
  • Vacances scolaires à partir du 14 juillet
  • Création des services de médecine préventive en milieu scolaire et à l’université
  • Impulsion nouvelle aux cantines scolaires
  • Développement des colonies de vacances
  • Développement des œuvres sociales de l’école à l’université
  • Création des activités dirigées et des classes promenades
  • Réorganisation de l’éducation physique et sportive à l’école
  • Création du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (décrets loi du 24 mai 1937 et du 19 octobre 1939)
  • Exposition universelle de 1937 avec création du Théâtre de Chaillot, du Musée d’Art moderne et du Palais de la découverte
  • Formation professionnelle (décret loi du 24 mai 1938)
  • Création de la Phonothèque nationale  décret du 8 avril 1968)
  • Création de la radio et du cinéma scolaire
  • Création des bibliobus
  • Réunion des théâtres lyriques nationaux ( RTLN) regroupement de l’Opéra et de l’Opéra comique (loi du 14 janvier 1939)

Chronologie

  • 6 août 1904 : Fils d’un journaliste de famille alsacienne d’origine juive, laïc, libre penseur, et d’une institutrice protestante, Jean Zay nait à Orléans.
  • 1923 : Après de brillantes études au lycée Pothier et l’obtention du baccalauréat, il devient journaliste au « Progrès du Loiret », un quotidien radical socialiste dirigé par son père, et entame parallèlement des études de droit.
  • 1926 : Il entre en franc-maçonnerie et est initié au Grand Orient de France (loge Etienne-Dolet d’Orléans).
  • 1928 : Il devient avocat au barreau d’Orléans et se fait un nom dans deux procès de crimes passionnels.
  • 1932 : Il est élu, à l’âge de 27 ans, député radical de la première circonscription du Loiret.
  • 4 juin 1936 : Léon Blum le nomme ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du premier gouvernement du Front populaire. À 31 ans, il est le plus jeune ministre de la troisième République. Il restera ministre, pendant près de 40 mois, un record sous la troisième République.
  • 14 mars 1937 et 17 octobre 1937 : il est élu conseiller général du canton Nord Est d’Orléans
  • 1938 : Il crée le Festival de Cannes, dont la première édition, prévue du 3 au 20 septembre 1939, sera annulée en raison de la guerre.
  • Septembre 1939 : il démissionne du gouvernement afin d’être mobilisé.
  • 20 juin 1940 : Hostile à l’armistice réclamé par le maréchal Pétain, il décide de continuer la guerre en Afrique et embarque, avec 27 parlementaires, sur le Massilia. Deux jours plus tard, l’armistice a été signé. Jean Zay et les élus qui l’accompagnaient sont désignés comme des traîtres et inculpés d’abandon de poste et de désertion.
  • 16 août 1940 : Jean Zay, qui a été interpellé, est transféré à Clermont-Ferrand.
  • 4 octobre 1940 : Il est condamné à la déportation et à la dégradation militaire. Cette condamnation se mue en emprisonnement.
  • 7 janvier 1941 : Il est transféré à la prison de Riom.
  • 20 juin 1944 : Sous prétexte d’un transfert à la prison de Melun jean Zay est emmené par trois miliciens et assassiné dans un bois à Molles (Allier). Son corps dévêtu est jeté dans un puits dénommé le puits du diable. Une charge de plastic explose pour masquer le forfait.
  • 5 juillet 1945 : La cour d’appel de Riom annule la condamnation de 1940 et réhabilite totalement Jean Zay
  • 22 septembre 1946 : Le corps anonyme et celui d’un autre résistant est retrouvé par deux chasseurs. Inhumation au cimetière de Molles avec la mention « Inconnu »
  • 27 juin 1947 :  Cérémonie d’hommage à la Sorbonne
  • 17 mars 1948 : Après une longue traque, le milicien Charles Develle est arrêté et reconnaît être l’auteur du tir de mitraillette qui a tué Jean Zay. Il authentifie les restes de Jean Zay qui sera inhumé par la suite à Orléans.
  • 23 février 1953 : Develle est condamné à perpétuité et sortira de prison deux ans plus tard.
  • 20 juin 1994 : Commémoration à l’Hôtel de ville d’Orléans du 50e anniversaire de la disparition de Jean Zay. Le président François Mitterrand fait son éloge. Inauguration de l’avenue Jean Zay à Orléans.
  • 27 mai 2015 : Les cendres de Jean Zay sont transférées au Panthéon en compagnie de celles de Pierre Brossolette, Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle Anthonioz

Hélène Mouchard-Zay à propos de son père et du Festival de Cannes 1939. Source : MagCentre

Film réalisé par les élèves de première de l’option cinéma du Lycée St Paul Bourdon Blanc autour des préparatifs du festival de Cannes 1939 organisé à Orléans en 2019. Film réalisé sous forme d’un montage d’entretiens réalisés avec différents acteurs de l’événement.

Documentation sur Jean ZAY sur Internet

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Zay
  • https://lejournal.cnrs.fr/billets/jean-zay-au-pantheon par Antoine Prost professeur émérite
  • https://www.herodote.net/Jean_Zay_1904_1944_-synthese-2033.php
  • https://www.festivalcannes1939.com/sur-les-pas-de-jean-zay-new-york
  • http://www.cndp.fr/crdp-orleans-tours/jean-zay/
  • https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/les-filles-de-jean-zay-se-livrent-apres-l-entree-de-leur-pere-au-pantheon_1883636/
  • https://www.larep.fr/lyon-69001/actualites/le-jour-ou-l-assassin-de-jean-zay-a-echappe-a-la-mort_13090758/
  • https://www.francetvinfo.fr/societe/debats/pantheon/pantheon-le-jour-ou-jean-zay-est-assassine-par-la-milice_916497.html
  • https://www.youtube.com/watch?v=iQiIssHcZt0  Vidéo France 3 par Pierre Bouchenot sur Youtube : Jean Zay la République au Panthéon
  • https://www.youtube.com/watch?v=R2Af_zYSapk  Jean Zay, martyr républicain reportage France3 Val de Loire 23 février 2012. L’historien Antoine Prost, l’archiviste Caroline Piketty et les deux filles de Jean Zay évoquent sa vie, son action, son héritage.
  • https://www.youtube.com/watch?v=-km7VOzprG8 Gérard Boulanger présente son ouvrage « L’Affaire Jean Zay » aux éditions Calmann-Lévy 24 avril 2013
  • https://www.youtube.com/watch?v=37-z7J_7I7I Chaîne de Marc Chabot. Rediffusion le 12 novembre 2017 de l’émission France Inter de Patrick Penot : Rendez-vous avec Mr X du 22 mai 2004
  • https://www.youtube.com/watch?v=tD2Buhp7UHg Jean Zay, sa vie son œuvre reportage reportage France 3  Centre Val de Loire. Intervenants Hélène Mouchard Zay, sa fille, et Pascal  Ory historien 18 mai 2015
  • https://www.youtube.com/watch?v=53Zxg3WZpBE Les derniers jours de Jean Zay reportage France3 Centre Val de  Loire.

Emission de radio sur France Culture 27 mai 2015

Publications de Jean ZAY

  • Chroniques du grenier (Préface d’Olivier Loubes). Nouvelle édition 2016, L’Écarlate, 100 pages octobre 2016, ISBN : 978-2-910142-12-4. Chroniques, écrites entre 1925 et 1926, par celui qui allait devenir ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts sous le Front populaire. Se dessinent déjà les grandes lignes de sa personnalité politique : esprit novateur, pionnier de la culture populaire… Avec une bonne dose d’insolence !
  • La Réforme de l’enseignement / conférence faite par M. Jean Zay, ministre de l’Education nationale à l’Union rationaliste [le 29 novembre 1937] ; Documentation rassemblée par Henri Belliot ; [Note de Charlotte Rieder] http://www.babordnum.fr/items/show/184    Document libre d’accès téléchargeable en pdf.
  • souvenirs et solitude (commentaires d’Antoine Prost).  Belin éditeur, 512 pages, janvier 2011. ISBN 270115703X. Journal de captivité écrit au jour le jour. Une réflexion sur la situation de la France et le bilan de l’action passée à la tâte du ministère de l’Education nationale.
  • La Bague sans doigt, par Paul Duparc (Jean Zay), Sequana éditeur, 1942. https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20190621.OBS14754/quand-jean-zay-publiait-un-polar-depuis-la-prison.html

Ouvrages sur Jean ZAY

  • Marcel RUBY Jean Zay , 416 pages, Corsaire éditions, ISBN : 2-9104 7500 X, novembre 1994. Édition nouvelle du même auteur de La vie et l’œuvre de Jean Zay, 1969, Gedalge éditions – Député a 27 ans… Ministre a 31 ans…Prisonnier politique a 36 ans… Assassiné a 39 ans…C’est avec un sentiment de piété que Marcel Ruby a rédigé la monographie très documentée et détaillée de celui qui fut le ministre de l’Éducation nationale du Front populaire. Loin de se contenter de récapituler les réformes de Jean Zay (organisation des différents degrés d’enseignement, transformation des programmes, coordination des études, création des classes d’orientation, etc..), Marcel Ruby consacre une large place aux diverses péripéties de sa trop courte existence.
  • Olivier LOUBES Jean Zay, L’inconnu de la République, Armand Colin, 288 pages, octobre 2012, ISBN 2200355858 – Malgré une reconnaissance croissante, Jean Zay, le très jeune ministre de l’Éducation nationale et des beaux-arts de Léon Blum, reste un homme politique méconnu, une figure républicaine inconnue. Pourtant, son œuvre de réformateur est exceptionnelle (démocratisation scolaire, ENA, CNRS, festival de Cannes…), et fait de lui le Jules Ferry du Front populaire. Quant à son emprisonnement dès 1940 puis son assassinat par des miliciens en 1944, ils en font le Dreyfus de Vichy.
  • Gérard BOULANGER L’affaire Jean Zay, La République assassinée, Calmann-Lévy, 528pages, janvier 2013, ISBN 2702143075 – L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cette injustice mémorielle, en allant chercher jusqu’aux tréfonds de l’imaginaire national-catholique qui opposa Jeanne d’Arc à l’Orléanais Jean Zay. Au terme d’une enquête minutieuse dans les archives de la Justice militaire et dans celles de Catherine et Hélène, les filles de cet homme étincelant, sensible et courageux, il analyse cette silencieuse affaire Dreyfus dans une république qu’il dépeint à l’agonie. Et il dévoile le rôle insidieux de Pétain, celui décisif de Darlan dans le piège du Massilia enfin élucidé et celui du faux document qui aboutit à l’inique condamnation de Jean Zay, à qui la France doit tant.
  • Antoine PROST, Pascal ORY Jean Zay, Le ministre assassiné 1904-1944, Taillandier, 160 pages, mai 2015, ISBN 979-1021010703 – Par ses projets, ses décisions, sa méthode et son style, il fut un grand ministre réformateur : classes de fin d’études primaires, sixièmes d’orientation, activités dirigées, sport à l’école, mise en réseau des centres d’orientation, création du CNRS. Aux Beaux-Arts, il a créé la réunion des théâtres nationaux, le Musée d’art moderne et celui des Arts et Traditions populaires, et a lancé le festival de Cannes que la mobilisation de 1939 ajourna. Après Munich, c’est dans le gouvernement l’un des ministres les plus fermes dans la volonté de résister à l’Allemagne nazie. Les collaborateurs dénonceront d’ailleurs en lui un fauteur de guerre, coupable de ne pas avoir fait la paix avec Hitler. 

Auteur : P. Sevestre

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

Y comme Yser

La rue de l’Yser est située dans le quartier entre la rue de Belneuf et la rue Eugène Sue. Elle fut dénommée lors de la séance du Conseil Municipal du 27 mai 1960, en référence à la bataille de l’Yser.

L’Yser (néerlandais : IJzer) est un petit fleuve côtier du nord de la France, dans le département du Nord, et du nord-ouest de la Belgique, dans la province de Flandre-Occidentale. (source : Wikipédia)

La bataille de l’Yser est l’appellation donnée à l’ensemble des combats qui se sont déroulés du 17 au 31 octobre 1914 et qui ont opposé les unités allemandes qui voulaient franchir le fleuve en direction de Dunkerque aux troupes belges et françaises qui essayaient de les y arrêter. Une vaste inondation, déclenchée fin octobre, a réussi à stopper définitivement la progression des assaillants. Pour les opérations de 1914 de l’armée française, la bataille de l’Yser et la bataille d’Ypres font partie de la 1re bataille des Flandres. (source : Wikipédia)

Sources :

  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans. Procès-verbaux et délibérations du Conseil municipal d’Orléans. Année 1960, vue 212/639.
  • Wikipédia

Auteur : J. Jacob

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

X comme le CNFPT rue CroiX Péchée

Quoi ? Mais il n’y a pas de « X » dans CNFPT. D’ailleurs c’est quoi « CNFPT » ? CNFPT est l’acronyme de Centre National de la Fonction Publique Territoriale. Toujours pas de X… Oui, mais vu du ciel, le bâtiment de l’ex-CNFPT dessine un « X ». Et ça compte d’après notre contact aux Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole (@ArchivesOrleans sur Twitter).

L’ancien bâtiment du CNFPT vu du ciel. © Google

Bon, pour être honnête, ce n’est plus en 2019 le bâtiment du CNFPT puisque celui-ci a déménagé au 2 Rue Pierre- Gilles de Gennes à Orléans depuis 2018. Dans les locaux laissés libres sera installée la future Auberge de Jeunesse, autrefois localisée sous les tribunes du stade de La Source.

Le CNFPT était auparavant sis au 6 rue de l’Abreuvoir (donc dans notre Quartier Est !), construit sur les parcelles cadastrales 846 à 851 du cadastre napoléonien (parcelles 43, 138, 143 et 144 du cadastre actuel) correspondant aux numéros 3 et 5 rue de la CroiX Pêchée (mais nous y reviendrons!). Il s’agit d’un terrain qui était la propriété qui était la propriété de la Congrégation des Sœurs Notre Dame de la Charité du Bon Pasteur d’Angers .

La construction du CNFPT a d’abord été envisagée en bord de la Nationale 20, dans le quartier de La Source. Enfin… CNFPT… En fait, il s’agit initialement du Centre de Formation des Personnels Communaux (CFPC), institué par la loi du juillet 1972 et transformé par la loi du 13 juillet 1987 en CNFPT.

D’après les photographies aériennes, la construction du bâtiment en « X » a pris plus de dix ans, avec deux premières branches du « X » déjà construites en 1983, une troisième entre 1988 et 1990. La croix est complétée entre 1990 et 1994.

 Photographie aérienne du 19/07/1922. © IGN

 

Photographie aérienne du 11/06/1981. © IGN
Photographie aérienne du 03/06/1983. © IGN
 Photographie aérienne du 23/07/1984. © IGN
 Photographie aérienne du 01/07/1988. © IGN
 Photographie aérienne du 18/01/1990. © IGN
 Photographie aérienne du 30/03/1994 © IGN

Un X, donc, mais des courbes antiques aussi…

Ou tout du moins une courbe, celle en arc de cercle de la rue de l’Abreuvoir qui limite la parcelle à l’ouest. D’après l’INRAP, cette courbe correspond au mur de précinctions qui supportait les gradins (ou cavea) du théâtre antique érigé d’abord en bois au Ier siècle puis en pierre au IIème siècle.

Localisation et plan du théâtre antique (désigné comme « Restes d’un Cirque Romain ») d’après des relevés du XIXe siècle, par Charles Pensée, 1836. © INRAP

Et la rue CroiX Pêchée ???

Quelques anecdotes sur cette rue :

  • Dans les délibérations du Conseil Municipal du 5 août 1873, on peut lire la demande de M Sanglier sur l’assainissement dans le rue Croix Péchée : « L’espèce de fossé qui la traverse répand, surtout pendant les chaleurs, des exhalaisons fétides et il serait bon de remédier à cet état de choses qui présente des inconvénients pour la salubrité publique. »
  • Dans le Journal du Loiret du 14 janvier 1858 on apprend que Mr Moïse, fabricant de fécule, rue de Croix-Pêchée, faubourg Bourgogne, prévient qu’il reçoit et achète toujours les pommes-de-terre.

Mais pourquoi « rue Croix-Pêchée » ? L’origine du nom proviendrait d’une croix, trouvée par des mariniers de Loire et qui se dressait à l’extrémité de la rue de l’Abreuvoir.

Références :

  • L’emplacement de l’Auberge de Jeunesse a été choisi – La République du Centre
  • Archives Municipales d’Orléans : Conseil municipal. Délibérations du 7 janvier 1873 au 20 décembre 1873 – 1D60
  • Archives Départementales du Loiret : Ensemble immobilier du Bon Pasteur à Orléans, locaux du CFPC puis du CNFPT. Construction et travaux d’aménagement : correspondance avec pièces administratives, techniques et financières (1979-1988). 1238 W 62 – Construction des locaux d’hébergement – 1238 W 61 – 64.
  • Archives Départementales du Loiret : Ensemble immobilier du Bon Pasteur, gestion : bail emphythéotique et avenant entre le Département et l’ADEFPA (1977, 1990), convention et avenants entre le Département et le CFPC (1987, 1989, 1992). Locaux d’hébergement, mise à disposition de l’association. 1403 W 6
  • Annonces, affiches, nouvelles et avis divers de l´Orléanais 09-01-1775  Source : E5127 (1773,1774,1775) http://aurelia.orleans.fr/
  • D.T. Emmanuel, 1845. Quatre jours dans Orléans: ou, Description simple, historique et archéologique de la ville et de ses environs … Gatineau éditeur, 324 pages

Auteur : J. Jacob

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

W comme Jean-Nicolas Weigel

Enfant du quartier, Jean-Nicolas Weigel est un champion de boxe multi-titré. Boxant dans la catégorie des poids légers et licencié au BC Victoria, il a été champion de France amateur avant d’être engagé en professionnel à 18 ans dans l’écurie Acariès. Il a réalisé 23 combats avec 21 victoires dont 7 avant la limite, et un nul. Il a été champion de France professionnel en 2005 et 2006, vice-champion d’Europe en 2007 à Ajaccio après avoir perdu contre l’espagnol Juan Carlos Diaz Melero. Puis champion du monde IBF – 25ans (Junior) le 15 novembre 2008 à Châteauneuf-sur-Loire en battant le thaïlandais Decha Bankluaygym. Jean-Nicolas Weigel est entraineur au Boxing Club de Châteauneuf-sur-Loire depuis 2015 après avoir été entraineur au BC Victoria et à l’USO Boxe. Il est par ailleurs expert de joutes nautiques, avec 5 titres de champion de France à son palmarès.

Auteur : J. Jacob

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

V comme Villa Sébastopol

Du début du XXème siècle jusqu’aux années 1970, les fiançailles, les baptêmes, les mariages et banquets, mais aussi les repas de congrès, étaient organisés, sur Orléans, dans des lieux mythiques qui ont laissé un souvenir impérissable chez nos anciens. En plus réjouissances dans ces lieux, les restaurateurs avaient une activité de traiteur qui leur permettait d’obtenir la concession de la buvette lors des bals populaires du 14 juillet, ou de la Foire Exposition qui se tenaient tous deux au Campo Santo.

Trois traiteurs se distinguaient sur Orléans au 20ème siècle :

  • Le Salon Rabourdin, situé au 40 rue de la Lionne, entre le mail et la rue d’Illiers, était tenu par Gaston Rabourdin (21/12/1880 – 1955),
  • La Villa Régina au 54 rue de Bellébat, était tenue par Godefroy Pilet, réputé bon cuistot,
  • La Villa Sébastopol au 26 rue aux Ligneaux, au croisement avec la rue de l’Orbette.
Comparaison des photographies aériennes de 1954 et de 2019. La photo de 2019 montre le petit chalet, toujours présent.

Le nom de la Villa Sébastopol est sans aucun doute à relier à la Guerre de Crimée (1853-1856) qui a vu l’Empire russe s’opposer à la France, l’Empire ottoman, le Royaume-Uni et Le royaume de Sardaigne. La date de fondation de cette institution remonte à 1888.

L’entrée de la Villa Sébastopol. Source : Internet.
Carte promotionnelle de la Villa Sébastopol. Source: Delcampe.

La villa s’étendait sur 5000 m² de surface, comprenant des bâtiments et un parc, avec un bassin et une statue de baigneuse ainsi qu’un petit chalet. Ce chalet, qui pouvait accueillir 30 personnes est toujours existant en 2019 (voir photographie aérienne).

La grande salle pouvait accueillir 250 couverts. L’activité de la villa était dédiée à de la restauration, des banquets, des repas d’affaires, des bals populaires et des soirées dansantes privées.

Voici quelques exemples de sociétés qui y prenaient banquet :

  • Le 20 juin 1914, les sociétaires de La Halliéro (Amicale des gascons et méridionaux d’Orléans) sont invités au banquet annuel.
  • Le 31 juillet 1921, l’Orchestre de la Société Lyrique des chemins de fer donne un apéritif-concert dans les jardins de la Villa Sébastopol.
  • Le 1er octobre 1921, le groupement Bourgogne de l’Union des Combattants du Loiret y organise un banquet suivi d’un bal.
  • Le 9 juillet 1922, c’est au tour du groupe orléanais des voyageurs de commerce d’y organiser son banquet annuel.
  • Le 4 mars 1923, ce sont les anciens du 368ème d’infanterie et de la 73ème division réunis qui organisent leur banquet annuel, pour un prix de 15 francs tout compris.
  • Le 1er mars 1970 : la Fédération André-Maginot a tenu dimanche son assemblée générale.

De nombreuses célébrités étaient invitées à la Villa Sébastopol, notamment à l’occasion du Bal du Bac. On pouvait y voir se produire Roland Vannier, Claude Luter, Stéphane Grappelli, Les Haricots Rouges ou encore Maffy Slim.

La Villa Sébastopol fut successivement tenue par George Leclerc jusqu’aux années 20, puis par André Marchand jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Après la guerre, Louis Petit achète à André Marchand la Villa Sébastopol. Louis Petit était négociant en café et torréfacteur rue de l’Orbette, à Saint-Jean de Braye dont il a été maire entre 1947 et 1963. La famille de Roger Pajon (qui tenait aussi des hôtels à Orléans) exploite le fonds de commerce jusqu’en 1953. André et Annette Chamaillard rachètent le fonds de commerce. Jean-Pierre Chamaillard, fils d’André et Annette et qui était alors soldat en Algérie, reprend le fonds de commerce de ses parents en 1964. Ses parents quittent la Villa Sébastopol pour être employés de restauration par la CGE à l’Usine d’Ambert. En 1969, le fonds de commerce est revendu à M Demesens qui le revend ensuite en 1971 à Bertrand Philippe et Tony Gomez. Ceux-ci, associés à Guy Pajon (fils de Roger) obtiennent le changement d’activité pour faire de la Villa Sébastopol une boite de nuit : Le Kiproko.

Références :

Auteur : J. Jacob

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

U comme Cité d’Urgence du Belneuf

Une cité d’urgence est un type de construction, réalisé comme son nom l’indique dans « l’urgence » face aux problèmes de mal-logement dans les années 1950. Ces cités d’urgence, censées rester une solution provisoire permettant de résorber les bidonvilles dans l’attente de la construction des grands ensembles de logements sociaux, ont pourtant duré bien plus longtemps que prévu, jusque dans les années 1970, voire au-delà.

Les cités d’urgence sont nées après l’appel de 1954 de l’abbé Pierre. Devant les problèmes de mal-logement, le gouvernement débloque 10 milliards de francs pour la construction rapide de logements.

A Orléans, la Cité d’Urgence du Belneuf était localisée sur l’actuel terrain de sport du Belneuf, rue Eugène Sue.

La Ville d’Orléans vote, le 18 janvier 1954, l’acquisition de terrains dans le Clos de Belneuf destinés à de l’accession à la propriété ou à la création d’un nouveau cimetière. Parmi les propriétaires des terrains vendus, on peut relever une certaine Alice Lemesle.

Lors du Conseil Municipal du 25 septembre 1959, la décision est prise de réserver une partie de ces terrains pour la construction de « logements de dépannage ». La construction est confiée à la Société Lécorché Frères pour un montant de 58.500.000 Fr. Ce marché comprend la construction de 50 logements dans des immeubles en bois à 2 niveaux, à raison de 2 immeubles A (8 logements de 3 pièces et 2 de 2 pièces par immeuble) et de 3 immeubles B (8 logements de 3 pièces et 2 de 4 pièces par immeuble), soit 5 immeubles Ces logements sont équipés d’électricité, de gouttières et de descentes d’eau, mais pas de receveurs de douches, la « salle d’hygiène » étant toutefois prévue pour recevoir, outre un siège de W.C. un équipement de cette nature. Un avenant du 28 janvier 1960 porte le nombre de bâtiments à 6, et de logements à
60.

Les photographies aériennes montrent l’évolution du terrain.

Bât.Nbre piècesRDC/EtageLocataireDate entrée
A14RDCM Roger Devos* puis Mme Germaine Cornu01/04/1960 - Parti le 23/08/1960 - 01/09/1960
A23RDCM Augustin Carrière01/04/1960
A33RDCMme Marcelle Gauthier01/04/1960
A33RDCRoger Coullon01/11/1960
A43RDCM Jean Bonnet01/04/1960
A53RDCM Gouache01/04/1960
A54EtageHenri Lesnikowski25/10/1960
A63EtageMme Simone veuve Thuilliez01/04/1960
A73EtageM Antonio Berga01/04/1960
A83EtageM Roland Morlac01/04/1960
A93EtageM Marc Leguay01/04/1960
A93EtageM Renato Angella25/10/1960
A103EtageM Victor Zawadski01/04/1960
B112RDCM Roger Dreux01/04/1960
B123RDCM Maurice Leclercq01/04/1960
B133RDCM Raymond Thion15/04/1960
B143RDCM René Guérault21/04/1960
B153RDCM Ali Ben Khémissi Yousfi01/06/1960
B162EtageM Hacène Ben Merad01/04/1960
B173EtageM José Vicien01/04/1960
B183EtageMme Antoinette Boutet15/04/1960
B193EtageMme veuve Braibant15/04/1960
B203EtageM Robert Raveau01/05/1960
C214RDCM Emile Sotteau01/04/1960
C223RDCM Fernand Falguerac01/04/1960
C233RDCMme Veuve Duchêne01/07/1960
C243RDCM Claude Pilongery15/04/1960
C253RDCM Roland Grattet15/06/1960
C264EtageM Antonio Candel01/04/1960
C273EtageM Serge Poignard01/04/1960
C283EtageMme veuve Marcelle Otmani15/04/1960
C293EtageM Roger Gouache01/05/1960
C303EtageM Jean Ribas15/06/1960
D312RDCM Jacques Clément01/04/1960
D323RDCM Joseph Hénault01/04/1960
D333RDCM Jean Florentin15/06/1960
D343RDCM Joseph Le Bourhis01/05/1960
D353RDCM Alloui Boumaraf15/05/1960
D362EtageM Guy Mousset01/04/1960
D373EtageM Raymond Billard01/04/1960
D383EtageM Ahmed Amrane15/04/1960
D393EtageM Alphonse Chapart15/06/1960
D403EtageMme Jeanne Picard1er juillet 1960
E414RDCM Robert Lillery01/04/1960
E423RDCM Maurice Genty01/04/1960
E433RDCM Jean-Claude Garnon01/07/1960
E443RDCM Georges Caillard15/04/1960
E453RDCMme Veuve Dunoyer15/06/1960
E464EtageM Georges Drouet01/04/1960
E473EtageMme veuve Christiane Grivot15/04/1960
E483EtageM Raymond Verrier – Puis - M Roger Poullin15/04/1960 - Parti le 29/07 - 11/09/1961
E493EtageM Paul Dauxerre01/07/1960
E503EtageM Amar Brik01/07/1960
F512RDCM Vernon Dalla Pozza01/04/1960
F523RDCM Jean Coulon15/04/1960
F533RDCJoël Pilet16/09/1960
F543RDCM Jésus Cobos01/07/1960
F553EtageM Sassi Ben Kassen15/04/1960
F562EtageM Claude Martin01/04/1960
F573EtageM Charles Le Pennec15/04/1960
F583EtageM Maurice Aubert15/04/1960
F593EtageMme Margueritte Veuve Blanc01/07/1960
F603EtageM Robert Poussin16/07/1960

Liste des habitants des 6 premiers bâtiments avec date d’arrivée. * Surveillant

Le 27 juillet 1960, il est décidé de construire 20 logements supplémentaires dans deux bâtiments supplémentaires pour au total 8 logements de 2 pièces, 8 de 4 pièces et 4 de 3 pièces. La construction est également confiée à la société Lécorché. A noter que, durant la délibération, le Maire indique que « les HLM recrutent leurs locataires parmi les classes relativement aisées, alors que nous avons quantité de demandes de familles plus modestes qui ne peuvent accéder à ces logements ».

Au total, la Cité d’Urgence du Belneuf comprendra 8 bâtiments préfabriqués sur 7036 m² (dont 3536 utiles) et 80 familles.

La cité offrait un progrès puisqu’elle apportait un minimum de confort et d’hygiène dont ne disposaient pas auparavant les bénéficiaires. Les logements étaient bien entretenus et quoique modestes donnaient satisfaction à leurs locataires. Mais avec le temps, la majeure partie des locaux a été rapidement transformée en taudis. On cite le cas de logements dont les tuyauteries en plomb furent démontées pour être vendues et remplacées par des chambres à air. En juin 1977, soit vingt ans environ après la construction de la cité d’urgence, Mme Raymonde Glaume, conseillère municipale, interpelle par courrier le maire d’Orléans R Thinat, sur les relations conflictuelles entre les riverains du Belneuf et les habitants de la cité d’Urgence. Elle indique que depuis les années 1970 nombres de riverains ont enclenché des démarches et des pétitions en vue de la disparition de la cité. Elle propose la constitution d’un groupe de travail présidé par le maire. Celui-ci lui répond en aout 1977 et donne son accord pour la constitution du groupe qui aura pour mission le relogement des locataires de la cité, relogement qui s’effectuera à la fin de la construction des 108 logements prévus à la Borde aux Mignons fin 1978.

Le compte-rendu de la séance du Conseil Municipal du 26 mai 1978 donne le nom des habitants de la Cité d’Urgence de Belneuf relogées et leur nouvelle adresse.

 

N° du logementLocataireDate de départNouvelle adresse
9Henri BobaultFin décembre 1976
24Jacques MalibaFin janvier 1977116 Fbg de Bourgogne (chez Mme Rousselet)
23DuchesneDécès
28André LandazFin janvier 1977
36Veuve Bourgoin30-avr-7740 Cité de la Borde
47Bouabid Dafrane21-juin-7765 rue des Charretiers
54Celestine Weigel21-juin-77
62Jean-Jacques Crépeau21-juin-77197 Faubourg Bannier
70Christian Weigel21-juin-77
64Mme Sadkine15-oct-77Relogée au n°65
65Mlle Sadkine14-oct-7710 Clos Gauthier
46Mme Bednarz31-déc-7765 Bâtiment D3 rue Bénoni Gaultier
52Eugène MonpouFin 1977
32Mmme HenaultFin janvier 197838 Clos de la Borde
15MekchoucheFin janvier 1978Rue P. Dukas
79Alexis LenfantFin février 197828 Clos de la Borde
78Pierre LecomteFin février 197856 bis A40 route de St-Mesmn, Saint Pryvé
7Mme GutkowskiFin février 197818 Clos de la Borde
57Mme BéhierFin février 197824 Clos de la Borde
73Christian WerdeFin février 197827 Clos de la Borde
8Bernard PoignardFin février 197830 Clos de la Borde
41J.P. VanhassebrouckFin février 19788 Cité de Belneuf
60Bernard AudinFin février 197818 rue du Clos Gauthier
76Mme Jeanne WredeFin mars 1978Hôpital
17Michel FranchetFin mars 1978Logement n° 58 Bâtiment C – Cité Bénoni Gaultier
58Rémy Saintorant15-mars-7832 Cité de la Borde
72Louis WredeFin avril 19787 rue du Clos Gauthier, n°60
25Rolland GrattetFin avril 197846 Clos de la Borde
10Mme M.J. LegoffFin juillet 19787 Cité Gambetta
38J.F. Mezieres31-août-784 Cité Gambetta
67R. JoignetteFin septembre 197822 Clos de la Borde
6Louis ChatelainFin septembre 1978HLM les Salmoneries
80Nicole KuntzFin septembre 197834 rue de Bel Air
79Mme J. RiffaultFin septembre 1978Relogée au n°67
75J. Paul MasselinFin septembre 197830 Bd Marie Stuart
33Daniel DoussetFin septembre 19781 Cité du Poirier Rond
12Marie EymardFin octobre 197818 Cité Gambetta

Liste des habitants des bâtiments G et H construits en 1961. * Surveillant à partir du 01/09/1960 en remplacement de M Devos. Il obtient donc la gratuité du logement.

Il est facile de percevoir dans les argumentaires du Conseil Municipal du 29 juin 1978 que la situation est tendue entre les habitants de la Cité et les autres riverains… Mme Glaume : « Pour les uns et les autres, il est indispensable que prenne fin une situation qui n’a que trop duré. Il faut que ce quartier du « Belneuf » mérite à nouveau son nom« . « Qui n’est pas passé un jour rue Eugène Sue ne peut s’imaginer le contraste entre les baraquements plus ou moins délabrés et les pavillons qui leur font face, ni l’incidence du mode de vie d’un certain nombre d’habitants des premiers sur la vie quotidienne et l’environnement des seconds« .

Mlle Fourniguet : « Il y a des choses que l’on peut faire très rapidement, à savoir, amener un bulldozer et faire passer la voiture qui ramasse les « monstres » c’est-à-dire les vieilles machines à coudre, les vieilles machines à laver la vaisselle, car là, c’est un véritable dépotoir« .

En juin 1978, une quarantaine de familles sont relogées et 2 bâtiments sont détruits au 28 juin 1978. Le terrain est affecté, en séance du Conseil Municipal du 28 avril 1978, en terrain et aires de jeu. La démolition des baraquements par la société Merckz est achevée en 1979 (voir photographies aériennes).

Auteur : F. Carré et J. Jacob

Références :

  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D143 – Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1954). Vues 380, 381 et 382/700
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D148 – Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1959). Vues 311, 312/623
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D149 – Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1960). Vues 257, 305, 306, 313, 348, 395, 396, 553, 554, 596, 597, 598/639
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 11D150 – Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1961) – Vues : 154, 285, 511/595
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D185/1D184 – Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1978) : Vues 165, 166, 198, 199, 314, 315, 316, 317, 409, 410, 411/413
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D181, Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1977). Vues : 146, 305/380
  • Archives Municipales et Communautaires d’Orléans – 1D182, Conseil municipal. – Procès-verbaux des séances (1977). Vues 108 à 109/333
Publié dans Uncategorized | Un commentaire

T comme Roger Toulouse

Peintre, sculpteur, illustrateur et poète, Roger Toulouse naît le 19 février 1918, à Orléans. Il suit les cours de l’école des Beaux-Arts puis son talent de peintre est remarqué en 1937 par Max Jacob qui le présente à un grand marchand d’art parisien. La carrière de Roger Toulouse est lancée et va se poursuivre au rythme d’expositions prestigieuses et de participations aux plus grands salons de l’époque. Après la guerre, l’artiste est recruté comme professeur de dessin à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Orléans. Poète lui-même, Roger Toulouse illustre ses amis poètes. Puis il aborde le vitrail et la céramique, avant de se lancer dans la sculpture. A partir de 1970, il découpe et assemble des plaques de métal martelé dans des formes qui seront de moins en moins figuratives. Après soixante ans d’une création diverse mais d’une parfaite unité, Roger Toulouse s’éteint à Orléans, le 11 septembre 1994.

Roger Toulouse vécu dans le quartier successivement au 75 rue du Faubourg Saint-Vincent, au 39 rue de Bellébat, et au 9 et 11 rue de l’Abreuvoir.

Références :

Auteurs : A. Moittié et J. Jacob

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

S comme Association Etoile Saint Marc

Cette année, l’Etoile Saint-Marc fête ses 140 ans d’existence. Ce qui en fait l’une des plus vieilles associations d’Orléans. C’est en 1879, qu’est créé le patronage paroissial de Saint-Marc. Les jeudis et les dimanches, les jeunes du quartier y pratiquent la gymnastique, le théâtre et des jeux divers.

Après la guerre 14-18, la structure se développe fortement et de nouvelles activités se développent comme le basket, l’athlétisme. Une fanfare est créée et les locaux, situés au 1 rue du Pressoir Neuf, permettent des jeux plus calme, des cercles d’études, des réunions variées.

Dans les années 30, s’ajoutent une section tir, du football, du cinéma muet, un patronage de vacances et une colonie de vacances. Après la période sombre de la guerre 39-45, la plupart des activités reprennent et d’autres sections voient le jour: volley-ball, tennis de table. L’association connait des périodes creuses et des périodes plus dynamiques.

Les membres de l'association en 1950

Image 1 parmi 9

Les membres de l'association en 1950

140 ans après sa naissance, l’Etoile Saint-Marc est toujours très active dans le quartier. L’association, grâce à ses bénévoles, continue à proposer des activités sportives, de bien-être et de détente: pilates, yoga, stretching, gymnastique douce, randonnée pédestre, etc. Pour le plus grand plaisir de ses quelques 200 adhérents.

Photo de groupe de l’Etoile Saint Marc en 2017

Auteur : L. Lordet

Le site de l’association

Publié dans Uncategorized | 3 commentaires

R comme Cité Rouge

Le début du logement social à Orléans / Un patrimoine social et urbain à valoriser

A la fin de la guerre 1914-18  un grand débat public s’est engagé sur la question du logement social. Les destructions de la guerre  et la nécessité de répondre aux attentes des soldats démobilisés et de leurs familles, mais aussi les premières grandes manifestations de locataires, organisées par l’Union nationale des locataires, ont alors incité l’Etat à s’engager.

Avant la guerre, les solutions pour résoudre la crise du logement qui avait émergé au milieu du XIXe siècle avec le mouvement d’industrialisation, avaient donné la priorité à la lutte contre les taudis et l’insalubrité en essayant de promouvoir « l’accession familiale à la petite propriété« . Les comités pour les habitations à bon marché (HBM) ont alors été créés (Loi Seigfreid de 1894) puis les Sociétés de crédit immobilier (Loi Ribot de 1908) et les communes ont été autorisées à participer au financement de la construction aux côtés des sociétés de crédit immobilier. Les résultats ne furent pas à la hauteur des enjeux et l’étape qui se révèlera décisive par la suite, a été le vote de la loi Bonnevay (23/12/ 1912), par laquelle ont été créés « les offices communaux, intercommunaux et départementaux » avec pour mission « la construction et la gestion d’immeubles salubres ».

Ce qui deviendra plus tard le mouvement HLM, était né !

En 1922, Louis Loucheur fait voter une première loi qui fait la synthèse des lois d’avant-guerre, pour relancer la construction d’HBM en faveur « des personnes peu fortunées vivant principalement de leur salaire », mais cette loi  reste axée sur l’accession à la propriété. Il faut attendre 1928 et l’aggravation de la crise du logement (la France est alors très en retard sur l’Allemagne et la Grande-Bretagne en matière de construction de logements) pour que Louis Loucheur fasse adopter une nouvelle loi, (30 octobre 1928), qui engage les Offices à construire des logements locatifs : 200 000 logements locatifs en 5 ans, et 60 000 logements pour les classes moyennes. Tel est l’objectif qui reste modeste !

C’est dans ce contexte que l’Office public d’Orléans a été créé par arrêté ministériel du 16 mai 1922. Il avait déjà construit les cités de la Madeleine (6 log) et des Murlins (62 log) quand il lance, en 1929, un concours pour la réalisation des cités E Zola (24 log) et A Ribot (58 log). La Cité rouge, rouge comme la couleur de ses tuiles, appellation familière de la cité A Ribot, allait naître de cette décision et pouvait accueillir ses premiers occupants en 1932-33.

Les architectes lauréats, un cabinet parisien, s’inspirant du mouvement des cités jardins, proposent une ensemble harmonieux de 58 maisons, dotées des éléments de confort de l’époque et d’un jardin.

Photo R. Blondel

La cité donne sur la rue de l’Argonne aménagée depuis peu et sur la rue Fil soie qui deviendra rue de Reims.

Des venelles permettent des déplacements à pied à l’intérieur de la cité lui donnent un caractère convivial.

Photo R. Blondel

Les architectes se sont ingéniés à varier la forme et le volume des maisons et ont introduit des détails architecturaux (œils-de-bœuf, parements de briques…) qui contribuent à donner à ce groupement de maisons une grande qualité qui, aujourd’hui, est malheureusement altérée par des constructions parasites.

Le nom des principaux promoteurs des lois en faveur du logement social est alors donné aux deux rues qui structurent la cité : Alexandre Ribot (1842-), plusieurs fois président du conseil dont cinq mois en 1917 et Louis Loucheur (1872-1931), proche de Clémenceau, ministre de l’armement en 1917, européen convaincu, proche de Aristide Briand.

Cette cité qui accueillait des familles nombreuses (au recensement de  1936, 1/3 des familles étaient composées de 5 personnes et plus) a été, pendant l’entre-deux guerres et jusqu’en 1970, un pôle d’animation et le cœur du quartier.

Article de La République du Centre (non daté)

Chaque année, en septembre, un comité organisait Les Fêtes de l’Argonne : corso fleuri, spectacles d’acrobates, « Grande soirée de gala ou artistique » (théâtre, chansons, numéros de cabaret et d’acrobates..) et … élection de la Reine des fêtes.

Ces fêtes ont marqué l’histoire du quartier et restent inscrites dans la mémoire des habitants.

Auteur : R. Blondel

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

Q comme Marché Quai du Roi

A Orléans, les bords de Loire ont été aménagés depuis très longtemps pour favoriser la navigation. La ville a disposé d’une situation géographique avantageuse, proche de la Seine et de Paris et a été un point de redistribution des marchandises qui ont contribué à son développement. Après plusieurs campagnes de travaux, dont la construction d’un pont, de quais maçonnés et de cales d’abordage pour les bateaux, à la fin du XVIIIème siècle, les quais d’Orléans forment une voie continue, de la porte Saint-Laurent jusqu’au Fort Alleaume.

Le 5 décembre 1829, la partie du bord de Loire, située en amont de la Motte-Sanguin et jusqu’au Cabinet Vert, prend le nom de Quai du Roi, par décision du Conseil Municipal. De 1843 à 1847, un pont de chemin de fer est édifié, au niveau de la Motte-Sanguin. Il permet au train de franchir la Loire et de poursuivre son trajet en direction de Vierzon. En 1852, des bois de charpente, des pierres de taille, des charniers et des merrains étaient déposés sur le Quai du Roi. Durant l’hiver 1870-71, la ville doit faire face à une pénurie de bois et de charbon. Tous les peupliers du Quai du Roi sont réquisitionnés pour être abattus et transformés en bois de chauffage.

Carte postale – Orléans par temps de neige – Le Quai du Roi. Source : Archives Municipales et Communautaires d’Orléans

Au début du XXème siècle, en concurrence avec le rail, le trafic fluvial chute et de nombreux projets d’aménagements de la Loire sont abandonnés. Excepté, le prolongement du canal d’Orléans, entre Combleux et Orléans. A cet effet, les travaux, menés de 1910 à 1921, vont profondément modifier l’accès à la Loire, du Cabinet Vert au Quai du Fort Alleaume.

En 1922, l’Union cycliste d’Orléans (UCO) fait construire un vélodrome sur un terrain lui appartenant 33, quai du Roi à Orléans – Voir fiche dédiée sur l’EncyclO.

Union cycliste d’Orléans. Stade vélodrome d’Orléans – 33, quai du Roi (AMO, 2FI855). Source : Archives Municipales et Communautaires d’Orléans

Le chemin de fer et l’automobile entrainent le déclin de la navigation sur le canal d’Orléans, qui est ensuite déclassé en 1954. L’ouvrage manque d’entretien et se dégrade inexorablement.

Carte Postale : Orléans – La Loire et le Cabinet Vert – Source : Archives Municipales et Communautaires d’Orléans

Au cours des années 50-60, la cuvette, entre le Cabinet Vert et le Pont de Vierzon, est progressivement comblée. Le Quai du Roi n’est plus qu’un vaste espace, peu attrayant, où sont créés des parkings. L’un dédié aux poids lourds, les autres alloués aux entreprises Brill et Escalier. En 1969, une promenade de détente, agrémentée de plantations et de pelouse est aménagée par la ville.

Le Quai du Roi et le Cabinet Vert en 2019 – Photo L. Lordet

A début des années 2000, la ville d’Orléans décide de reconquérir le fleuve avec pour projet d’ouvrir les quais à la promenade, aux loisirs et de réhabiliter le canal. En 2012, le marché s’installe définitivement Quai du Roi, dans un espace abrité par des structures métalliques. En 2013, le public, découvre le nouveau Quai du Roi. Dans un environnement paysagé, la promenade et la piste cyclable sont mis en valeur, une aire de jeux et des bancs complètent l’équipement.

Le Quai du Roi en 2019 – Photo L. Lordet

En 2018, le marché du Quai du Roi a été l’un des 25 finalistes du concours national « Votre plus beau marché ».

Auteur : L. Lordet

Sources:

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire